Éclaircissement
Ces cinq dernières années, je me suis efforcé d'allier la verrerie à l'immédiateté de la peinture. Mon objectif est d'appliquer les techniques de la peinture au verre travaillé au chalumeau. Le concept est simple : réaliser une peinture à partir d'un rang de perles de verre. Le résultat est une « peinture sur verre ».
Je ne suis aucune règle établie et j'utilise l'expression et l'imagination pour créer mon verre. Je mélange souvent les couleurs de verre fondu directement dans le feu, comme on mélange la peinture sur une toile. Je me concentre principalement sur la couleur et l'énergie que je trouve dans un paysage. J'intensifie mes couleurs pour qu'elles ressemblent davantage à l'éclat des couleurs soufflées par le verre. Je crois que le verre est le médium idéal pour un coloriste en raison de sa capacité à transmettre et à réfléchir la lumière. Les perles de verre sont le résultat de ce paysage stylisé, réimaginé par le feu.
L'inspiration pour ces bijoux en verre d'art vient des multiples couleurs et textures de la Provence, dans le sud de la France. Je suis notamment les traces de Vincent van Goah, qui a appris ses méthodes et ses enseignements. J'y incorpore le jaune pâle et le vert vif du ciel dégagé et des Alpilles déchiquetées, les verts dorés et le céladon des oliveraies, ainsi que les vastes prairies et marais de Camargue.
Durant son séjour à la « Maison Jaune », Vincent rêvait de créer une colonie d'artistes en Provence et écrivait à son ami Émile Bernard pour lui parler de l'influence profonde que ce paysage pouvait avoir sur un peintre. « En venant ici, tu le constateras par toi-même et tu deviendras certainement un peintre de la Crau », disait-il. Bien que Bernard ne soit jamais venu à Arles pour réaliser le rêve de Vincent, je crois qu'il aurait partagé la même profonde affection et la même inspiration que moi.



